dimanche 9 octobre 2011

Je suis enfin sortie de l'hôpital ! Ou Soulasoula








            Le week-end est arrivé et avec lui l'ordination, mais pour moi pas d'ordination, car je travaille le samedi matin. Heureusement que j'étais là d'ailleurs, il y eu beaucoup de travail, des femmes partout et des bébés qui naissent sans nous attendre (en effet j'ai entendu des accompagnants dire l'enfant est là, j'ai soulevé le pagne, l'enfant était entre les jambes de sa mère).

Enfin je ne veux pas consacrer ce message à la maternité, il y en a déjà eu pas mal et il y en aura encore beaucoup.

Aujourd'hui, je vais vous parler de ma première sortie.

Après l'ordination il y avait de nombreuses réceptions, dont une avec les officielles, c'est à dire les prêtres de la paroisse, l'évêque et beaucoup d'autres personnes que je ne connais pas. Il y avait également d'autres réceptions un peu partout dans l'arrondissement, elles étaient organisées par région géographique, par exemple les personnes de Maroua allaient chez untel, ceux de Mayo chez un autre, etc, etc...

J'ai donc déjeuner au CPHT : Centre de Promotion Humaine de Tokombéré, qui est attenant à l'hôpital et est lieu où les gens du projet (Projet de Promotion Humaine, je vous ferais plus tard un article entier dessus) peuvent se réunir.

A la suite, nous (moi et les cinq autres français qui sont de passages) avons attendu le Père Kador qui raccompagnait l'évêque à Maroua. Quand il est revenu, nous sommes tous montés dans le 4x4 de Grégoire ( le Père Kador) direction la maison d'Abel, celui qui avait été ordonné diacre le matin.




                       Biensûr aucune route goudronnée, sauf devant la maison du sous-préfet (c'est à dire sur 10m) alors dans le fond du 4x4 ça secoue. Mais j'étais tellement contente de sortir que je m'en suis bien accommodée. 

                 Nous avons commencé par faire une étape chez le directeur du collège Baba Simon et sa femme, qui est directrice d'une école primaire. Ils ont une grande et belle maison. Ils recevaient également les gens d'une région, qui avaient fait le déplacement spécialement pour l'ordination. Là je me suis sentie vraiment en Afrique. C'était la fête, alors il y avait des chants africains (religieux certainement), des flûtes mouyangues et des danses traditionnelles.


           Pour nous recevoir ils sortent les chaises en plastique , les verres, les briques de jus de fruits et le plat de riz et de viandes avec des cuillères. Alors dans les cris, les chants et les danses, nous avons fait un second repas, enfin nous avons un peu mangé pour faire honneur à nos hôtes.

Nous sommes repartis pour avancer plus profondément dans la brousse.

 
 
           Partout des enfants (60% de la population de Tokombéré selon Grégoire), beaucoup en aillons et sales. Ils adorent se faire prendre en photos et éclatent de rire quand on leur montre sur l'écran de l'appareil numérique. Ils nous disent bonjour, nous font des signes de la main et courent après la voiture, ils remplissent l'air de leurs rires. La société est organisée différemment ici comme vous pouvez vous l'imaginer (ceci fera l'objet d'une autre publication qu'en j'en aurais appris plus sur ce sujet).






Nous nous sommes donc enfoncés plus profondément dans la campagne. Le mil nous entoure, rouge ou blanc, la récolte se fera en Novembre (plus dans un autre message).

Nous sommes arrivées chez Abel, là aussi des chants, des danses et des enfants. Également des personnes âgées. Comme précédemment les chaises en plastique sont sorties, les assiettes et les plats. Et....




La bière de mil dans la calbasse. La tradition ici c'est de boire à deux dans une calbasse, les lèvres collées pour ne pas en perdre une goutte; cela s'appelle le Soulasoula et c'est un signe de grande amitié.
 La bière de mil est de couleur ocre et a un goût de bière sucrée, un peu fort mais très bon.

        Deuxième expérience typique, ma boule de maïs (d'habitude c'est du mil, mais pour l'occasion c'était du maïs). C'est une boule faite de farine, on en prend un bout dans la main que l'on malaxe, on fait en son centre un petit puits et l'on trempe dans la sauce, faite à base de Gombo, une sorte de petite courge. C'est également très bon. Le tout bien entendu précédé de la bénédiction d'Alfonce, un vieux catéchiste très respecté dans la région et de Grégoire. Les repas de fêtes sont toujours bénis.


Le tout était très bon et comme première sortie j'ai été gâtée.



Après une telle journée j'étais bien fatiguées, mais très heureuse d'être là.




3 commentaires:

  1. Chouette cet article !

    C'est super intéressant de savoir comment "est la vie" là-bas : les coutumes, les traditions et la vie en générale.

    C'est bien que tu vois autre chose que la maternité et surtout le pays.

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  2. Genre la star avec ses lunettes de soleil^^

    C'est cool d'avoir des photos, on arrive à se représenter un peu mieux ton environnement !

    Et comme le dit Matthieu, c'est cool que tu sortes un peu, tu vas pouvoir décompresser de la maternité ! Et ça, c'est super important, parole de coopérant...

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  3. Avec les soubresauts de la route, il a fallu faire combien de prises pour ta photo à l'arrière du 4x4 ? ;-) Tu n'étais pas encore trop bronzée à l'époque :-D (ici le froid nous tombe dessus...)

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