samedi 26 novembre 2011

De nouvelles rencontres


Voici bien longtemps que je ne vous ai fourni la lecture. En voici les explications.


Je viens de passer une semaine à Maroua, dans le cadre des journées des nouveaux arrivants dans le diocèse.


Maroua est la grande ville de la région. Elle est la préfecture de la région de l'extrême-nord (au Cameroun le nom des région correspond à leur situation géographique dans le pays). Ainsi Tokombéré est dans l'extrême-nord la région en dessous de la notre est le Nord avec comme chef-lieu Garoua et ainsi de suite. Voici une carte pour mieux vous rendre compte.

Le Père Bernard, dont je vous ai déjà parlé, m'avait proposé de d'assister à la semaine des nouveaux arrivants dans le diocèse de Maroua-Mokolo (cf carte). Heureuse de sortir de Tokombéré et de découvrir cette fameuse Maroua, dont j'ai tant attendu parlé. Maroua l'eldorado du ravitaillement ! J'acceptais donc avec enthousiasme, contente de pouvoir faire de nouvelles rencontres, même si à Tokombéré je fais encore des nouvelles rencontres tous les jours.

Ainsi lundi matin, rendez-vous à 6h30 avec le Père Bernard, direction Maroua. Nous sommes partis vers 7h15 après un petit-déjeuner et avoir attendu la Soeur Roselyne qui assistait également à la session. Et après un mois ½ passé à Tokombéré, me voilà sur la route qui m'a amené de nuit le 3 octobre dernier. Je peux apprécier les paysages, de montagnes et de plaines. La route pour rejoindre Maroua commence par de la piste durant environ 30 à 45 minutes (selon que nous soyons en voiture, en moto ou en mini bus). Pour ce premier voyage, nous étions dans la R5 du Père Bernard. Pour vous donnez une idée de la piste : nos chemins de forêts sont une route de grande qualité par rapport à la piste, qui est parsemée de gros trous et de sable. Je peux ainsi apprécier la résistance des voitures.

Arrivée à Maroua, nous allons à la Procure (je vous expliquerais par la suite), qui est également l 'évêché, et la session dont le début était prévu à 8h, commence dans la ponctualité à 9h. Par la suite les organisateurs (le Père Bernard et le Père Henri) ont confié à un participant une cloche de bœuf, que ce dernier faisait sonner pour rythmer les début et les fins d'interventions. L'Homme a une grande capacité de conditionnement car après deux jours nous reconnaissions tous ce signal, afin de nous rendre dans la salle le matin ou après la pause le midi.

Lors de la première matinée, après le tour des présentations, je me suis aperçue que j'étais la seule laïc ou la seule à ne pas être ouvrière apostalique. Ainsi pour la première fois de ma vie, j'ai passé la semaine entourée de sœurs, novices (aspirantes pour être sœur), de prêtres, ou de séminaristes en stage. J'ai partagé la chambre avec la sœur Roselyne (j'ai eu peur qu'elle me demande de faire la prière du soir, mais non elle ne la faisait pas non plus). La cerise sur le gâteau on m'a de nombreuses fois appelé « Soeur Adèle », il n' y a bien qu'ici que je peux être appelée ainsi (peut-être le Père Bernard va gagner son pari).

Passé les premiers temps à me demander si j'avais réellement ma place dans ce groupe, j'ai laissé les choses se faire et ai passé un très bon moment. Parmi les sœurs, quatre d'entre elles, sont originaires du Congo Kinshasa, une autre du Burkina-faso et une française ayant vécu 27 ans à Yaoundé. Parmi les prêtres, il y avait un Nigerian (originaire du Nigeria), James très sympa et réfléchi, un Congolais Steve du Congo Brazaville, très bavard, mais jovial et agréable à vivre avec des discussions intéressantes. Un italien, originaire de la région de Venise, qui m'a-t-il dit à appris à son cuisinier camerounais à préparer les pâtes et les pizza à l'italienne. Un français originaire de Nanterre, ainsi que d'autres prêtres camerounais. Nous étions en tout 23 en comptant les deux organisateurs.

J'étais donc à l'évêché entouré d'ouvriers apostaliques, avec un programme établi pour eux. Ainsi nos journées étaient rythmées par de nombreux moments de prières. A 6h30 (une fois 6h15) et ce tout les matins, il y avait la messe. J'ai copieusement évité cette première messe du matin, même si la sœur Roselyne s'appliquait à me le rappeler vers 6h20 pour que je n'oublie pas. Le dernier jour vendredi, j'ai quand même assisté à la dernière messe, de façon à honorer le Père Bernard qui m'avait fait participé à cette session et m'avait fait découvrir Maroua, je lui en suis très reconnaissante.

Après cette première messe du matin, chaque repas débutait par une bénédiction (au une petite prière) avec signe de croix pour ouvrir les festivités. « De même à la fin du repas » (les plus avertis reconnaîtront la référence), nous nous levions de tables et clôturions le repas par une nouvelle bénédiction. Ceci à chaque repas, donc trois fois par jour.

En fin de journée le programme prévoyait des vêpres, chose inconnue de ma personne. J'ai assisté aux premières vêpres, si j'ai bien compris il s'agit de lecture de prières contenues dans la Bible. Après avoir assistée aux premières vêpres, comme pour la messe du matin, je me suis permise de ne pas me rendre aux autres.
Ceux qui me connaissent, comprendront que cette ambiance a été un peu difficile pour moi, mais en-dehors de ces instants, j'ai passé de très bons moments et comme toujours ici nous avons beaucoup ri et la joie régnait en toute chose.

Le reste du programme était composé comme suit :

Lundi matin l'évêque : Monseigneur Stevens (Belge de nationalité) nous a fait une présentation du Diocèse, ainsi que des différents centres de formations qu'il contient : le grand séminaire à Maroua, le Collège Baba Simon à Tokombéré, le centre de formation des catéchistes à Mokolo, le centre Jéricho près Gurum et d'autres que je n'ai pas retenu. Par le suite nous avons eu de nombreuses interventions pour présenter les activités qui se déroulent dans le Diocèse, avec en particulier les Projet de Promotion Humaine, soutenu par le Centre de Diocésain de Développement qui suit et aide au financement des projets. Quasiment chaque paroisse a un Projet de Promotion Humaine, qui se décline en plusieurs activités :

    • le Projet éducatif : avec des écoles primaires privées et trois collèges privées (dont Baba Simon)
    • Le Projet jeune : projet très important, qui se compose lui-même de plusieurs volets : les cop'monde sorte de centre aérés où les enfant de 6 à 14 ans viennent jouer. Les plus grands encadres les plus petits et à travers les jeux il y a une mission d'éducation. Il y a également le MEJ : Mouvement Ecclésiastique des Jeunes : mouvement d'origine français, il a pour but de guider les jeunes chrétiens dans la foi. Les groupes vocationnels : pour les jeunes garçons comme filles qui se pose des questions sur un possible engagement dans le novicia ou le séminaire...
    • La Promotion féminine : groupe de femme, animé par des sœurs ou des bénévoles pour aider les femmes, notamment grâce à l'apprentissage de certains savoir faire comme la couture ou la vannerie. De plus ces groupes permettent de faire de la sensibilisation aux questions de santé propre aux femmes : planning familial, prévention IST...
    • L'Action Chrétienne pour la Famille : qui sont des groupes de paroles, pour permettre le dialogue dans le couple.
    • Le Projet Agricole : qui a pour but d'améliorer les rendement et de prévoir des greniers pour faire des réserves en prévision de la saison sèche. A ce projet s'ajoute le centre Jéricho que je développerais par la suite.
    • Le Projet Santé : avec 46 centres de Santé et l'hôpital Privée de Tokombéré. L'évêché gère l'approvisionnement des médicaments pour les centres de santé du diocèse, qui viennent y faire leur commande et chercher les médicaments dont ils ont besoin.

Voici en résumé les activités du Diocèse.

L'évêché est le lieu de résidence de l'évêque et oui j'ai également serré la main plusieurs fois à un évêque et est employé à maintes reprises « Bonjour Monseigneur », si on m'avait dit un jour que ça m'arriverait...

La procure est le lieu de gestion financière de l'évêché, c'est également dans ces bureaux que les ouvriers apostoliques (prêtre et sœurs ou encore les communautés religieuses) peuvent ouvrir un compte bancaire, car ici rares sont les personnes qui ont un compte bancaire. L'argent est gardé dans un endroit caché dans les maisons.

Au cours de cette semaine, nous avons fait une excursion au centre Jéricho, se fut je pense mon moment préféré.
 
Dans une mini van, à 18, soit 4 par banquette ( prévu pour 3), nous avons parcouru les pistes des environs de Maroua. Jericho est un centre de formation agricole, qui reçoit chaque année 12 couples avec leurs enfants, afin de leur donner une formation en agriculture et en élevage. La formation est en deux ans : la première année se fait au centre, chaque couple à 0,75 hectare de champs à cultiver, le reste étant des parcelles communes. Le centre possède également des vergés dont vous voyez les photos ci-après, ainsi que des troupeaux de bœufs, des chèvres, des poules et des porcs. La seconde année chaque couple retourne dans son village pour mettre en application sur ses propres terres les enseignements reçus au centre. Un accompagnement est fait par les formateurs du centre, qui rendent visite régulièrement au couple afin de les guider et de les conseiller.


Après cette semaine bien animée, j'étais contente de rentrer à Tokombéré pour une brève soirée, car le samedi j'avais prévu de retourner avec Claire (une ami américaine), à Maroua afin qu'elle me fasse découvrir le marché et cette fameux corne d'abondance.

Ainsi samedi matin rendez-vous à 7h chez Claire pour aller prendre le mini bus qui nous amenait à Maroua. Après avoir attendu d'autres passagers nous sommes parti vers 9h00 !

Le marché de Maroua est vraiment très grand, c'est en effet une source d'approvisionnement sans comparaison à Tokombéré. On peut même y trouver du beurre et du chocolat en tablette ! Ainsi que d'autres produit issu de l'importation, comme des boites de conserves ou de la confiture.

Nous avons également parcouru le marché artisanal, où sont vendus divers bijoux et produits issu de la vannerie (sacs, chaussures) et des vêtements. C'est un peu la place touristique de Maroua et c'est le pays de la négociation, où j'ai pu m'adonner à ce jeux amusant, en ajoutant quelques mots de fufuldé (langue du commerce), ce qui faisait beaucoup rire les vendeurs. Encore une fois, on ri beaucoup avec les marchant et les négociations se font dans la bonne humeur.

Maroua m'a pris la moitié de mon salaire !

2 commentaires:

  1. Enfin des nouvelles !

    Et bah dit donc, tu ne l'as fait pas à moitié ton éducation religieuse.

    Tu vas être la première personne de la famille à rentrer dans les ordres !

    En tout cas, ça devait être très intéressant.

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  2. Soeur Adèle, priez pour nous^^

    Ca faisait bien longtemps qu'on avait plus de nouvelle, je suis bien content d'en avoir à nouveau !
    Je comprends que ça soit un peu lourd à porter quand on est pas croyant, ça m'arrive aussi, alors que je suis catho...quand nous serons tous les deux en France, et si ça t'intéresse, je te donnerai quelques bases religieuses :)
    Quant aux Vêpres, il s'agit de la prière que les religieux font chaque soir à la tombée du jour.
    C'est chouette en tout cas tout ce que tu vis :) Vive la coopé !

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