Cela fait bien longtemps que je ne vous ai donné des nouvelles de la maternité. Elle va très bien, merci pour elle ; Nous avons emménagé dans les nouveaux locaux depuis mi-janvier (des photos en fin d’articles), nous avons beaucoup d’espace et de nouveaux matériels. Tout récemment un monitoring nous est arrivé de France, l’apprentissage est encore long pour l’équipe de la maternité, j’ai l’espoir que son utilisation va devenir systématique. En ce qui me concerne ça m’aide beaucoup pour connaitre le bien-être fœtal. Ce monitoring va probablement augmenter notre taux de césarienne, ce qui ne m’inquiète pas puisqu’il est très bas. Cependant, comme toujours je ne peux pas appliquer exactement les critères français, car je pense que certaines seraient de l’abus. N’oublions pas que la question de l’argent reste doit toujours être prise en considération dans notre pratique quotidienne !
Depuis le début de l’année, nous
avons eut à enregistrer deux décès maternels. L’un post-césarienne (probable
hémorragie interne) et le second une femme que Odile avait reçu lors d’une
consultation PTME, elle lui avait dépisté une anémie. C’était un samedi, la
femme n’avait pas d’argent sur elle, elle est donc revenue le lundi suivant
pour être hospitalisée en vu d’une transfusion (enfin plutôt de deux). A son
arrivée nous avons fait un dosage de son hémoglobine celle-ci était à 3,4g/dl
(la normale est au-dessus de 10,5g/dl pour les femmes enceinte et 12g/dl pour
les femmes non enceinte). Comme à chaque fois je suis bleffée par la résistance
de la population ici, cette femme avec son anémie sévère, nous parlait, nous
souriait, marchait normalement et faisait même des plaisanteries. Seulement
elle décompensait aussi de son anémie et lors de la transfusion, l’œdème aigu
du poumon qui avait déjà débuté s’est aggravé et alors que je faisais ma sieste
journalière, Eweke est venue frapper à ma porte
« Adèle, la femme elle est partie ». Prenant mes jambes à mon
cou, je me précipite à la maternité, débute le massage cardiaque, le médecin
arrive à la maternité sur ces entre-faits, prend le relais du massage et me demande
de faire de l’adrénaline, mais c’était trop tard ! Comme m’avait dit Eweke
elle était déjà partie.
Là encore je me suis poser la
question de l’argent, mais comment demander de l’argent à un mari en larme, une
mère et une belle-mère qui crient en pleurant, je n’ai pas eut le courage, ni
la force.
Les décès maternels nous touchent
toujours beaucoup et l’ensemble de l’hôpital aussi, il y a souvent des décés en
pédiatrie ou en médecine adulte, mais rarement en maternité et quand ça arrive
c’est une anomalie.
Par contre des décès anté-nataux
ou post-nataux immédiat, ils sont fréquent, environ 1 par semaine et nous
touchent moins que les adultes. Ils touchent la famille, les parents, nous
aussi également, seulement moins ceux
des mères.
A part ces évènements tristes,
nous avons chaque jour de belles naissances, avec de beaux bébés et des mères
qui vont bien. Comme partout ce sont souvent les évènements tragiques qui nous
marquent.
Une réussite aussi, une réussite
d’équipe !
Un matin j’arrive à la maternité
pour prendre mon service comme chaque matin, une femme avait été reçue vers
6h30, je regarde son dossier comme je fais souvent en arrivant, je vais voir la
patiente et je la trouve très pâles. Je l’examine, elle était dilatée à 2
doigts (soit pas grand-chose surtout pour une femme qui avait déjà accouchée
sept fois). Après mon toucher, elle se met à saigner et à perdre les eaux. Nous
la perfusons, nous contrôlons son hémoglobine : 3g/dl, décidément c’est la
période me dis-je.
Il faut biensûr faire une
césarienne, mais elle commence à être en état de choc hypovolémique et nous
avons des difficultés à trouver des donneurs de sang. Le médecin se décide à faire
la césarienne, au fur et à mesure que le temps de passe de plus en plus de
personnes de la famille de la patiente arrivent et je passe mon temps entre le
bloc et le laboratoire d’un récupérer d’un côté l’enfant, qui était décédé d’un
hématome rétro-placentaire (décollement du placenta, alors que l’enfant n’est
pas né) et de l’autre accompagner la famille se faire grouper pour donner le
sang en même temps que les chirurgiens opéraient. Au cours de l’opération, elle
a chuté sa tension à 7/0 (la normale est 12/7 environ). Nous avons eut peur et
la famille aussi, mais aujourd’hui elle va beaucoup mieux après trois poches de
sang transfusée.
Nous sommes très contents de
notre prise en charge et du bon rétablissement de cette femme.
Dans mon quotidien personnel, a
vie est beaucoup régis par l’hôpital. Mes temps de repos sont le midi entre 13h
et 15h30, temps pendant lequel je déjeune et je dors, car en ce temps de grande
chaleur, mon corps a besoin de récupérer de l’énergie qu’elle dépense à essayer
de se refroidir et de ne pas se dessécher. Puis je finis à 17h30, temps pendant
lequel je me repose, je prépare à manger, ce qui peu facilement prendre une
heure, car rien n’est à réchauffer ici, tout est frais.
Et à 21h je rejoins Morphée après
ma deuxième ou troisième douche de la journée. Certains soirs cependant je
profite du bon temps avec des amis pour « aller prendre un jus », où
manger du poisson chez « la mère » personnage très marrant, ceux qui
viendront me rendre visite auront le plaisir de la rencontrer.
Le week-end, qui dure un jour et
demie, j’aime souvent ne rien faire ! Mais j’essaie quand même d’en
profiter pour me balader en brousse avec des amis, comme Bigé, il y a 15 jours
(photos à la fin), petit village Mboko très jolie. Ou alors je vais me faire
tresser ou récupérer des habits chez la couturière.
Des activités du quotidien.
Pour les grands week-ends fériés,
je quitte Tokombéré pour quelques site touristique de la région, comme à Pâque
« les gorges de Kolas » (photos ci-après), ce qui est une bouffée
d’air frais (enfin en réalité une bouffée d’air chaud !), d’être un peu
loin de la maternité et des appels possibles à tous moments.
Au niveau nourriture, les tomates
se font de plus en plus rares et nous ne trouvons plus de patates douces. Les
repas se composent de riz, de spaghettis, d’ignames, accompagné d’une sauce à
bases d’oignons, de tomates fraiches ou en sachet et de tout ce qui peut
agrémenter, sans oublier le poisson et la viande.
Nous en pleine période des
mangues, nous en mangeons à chaque repas et je me suis même lancée dans la
compote, que je congèle pour plus tard. Elles sont très bonne (rien à voir avec
celles que l’on trouve en France), elles sont un mélange de sucré et d’acide.
Ici les gens mangent même la peau, mais ça je ne m’y suis pas encore mise.
Pour finir nous avons eu un gros
orage. lundi dernier, avec une grande averses, ce qui nous à fait beaucoup de
bien, mais la chaleur reste toujours, ainsi que la sécheresse. Pour l’instant
je crois que l’eau ne manque pas.
Nouvelle maternité:
Nouvelle maternité:
Aaaaah j'ai hâte !!!!! Plein de mangues ça va être cool en plus :)
RépondreSupprimerMerci pour l'article et surtout les informations récentes.
RépondreSupprimerJe t'embrasse fort.