mercredi 2 mai 2012

De la vie quotidienne



Cela fait bien longtemps que je ne vous ai donné des nouvelles de la maternité. Elle va très bien, merci pour elle ; Nous avons emménagé dans les nouveaux locaux depuis mi-janvier (des photos en fin d’articles), nous avons beaucoup d’espace et de nouveaux matériels. Tout récemment un monitoring nous est arrivé de France, l’apprentissage est encore long pour l’équipe de la maternité, j’ai l’espoir que son utilisation va devenir systématique. En ce qui me concerne ça m’aide beaucoup pour connaitre le bien-être fœtal. Ce monitoring va probablement augmenter notre taux de césarienne, ce qui ne m’inquiète pas puisqu’il est très bas. Cependant, comme toujours je ne peux pas appliquer exactement les critères français, car je pense que certaines seraient de l’abus. N’oublions pas que la question de l’argent reste doit toujours être prise en considération dans notre pratique quotidienne !

Depuis le début de l’année, nous avons eut à enregistrer deux décès maternels. L’un post-césarienne (probable hémorragie interne) et le second une femme que Odile avait reçu lors d’une consultation PTME, elle lui avait dépisté une anémie. C’était un samedi, la femme n’avait pas d’argent sur elle, elle est donc revenue le lundi suivant pour être hospitalisée en vu d’une transfusion (enfin plutôt de deux). A son arrivée nous avons fait un dosage de son hémoglobine celle-ci était à 3,4g/dl (la normale est au-dessus de 10,5g/dl pour les femmes enceinte et 12g/dl pour les femmes non enceinte). Comme à chaque fois je suis bleffée par la résistance de la population ici, cette femme avec son anémie sévère, nous parlait, nous souriait, marchait normalement et faisait même des plaisanteries. Seulement elle décompensait aussi de son anémie et lors de la transfusion, l’œdème aigu du poumon qui avait déjà débuté s’est aggravé et alors que je faisais ma sieste journalière, Eweke est venue frapper à ma porte  « Adèle, la femme elle est partie ». Prenant mes jambes à mon cou, je me précipite à la maternité, débute le massage cardiaque, le médecin arrive à la maternité sur ces entre-faits, prend le relais du massage et me demande de faire de l’adrénaline, mais c’était trop tard ! Comme m’avait dit Eweke elle était déjà partie.
Là encore je me suis poser la question de l’argent, mais comment demander de l’argent à un mari en larme, une mère et une belle-mère qui crient en pleurant, je n’ai pas eut le courage, ni la force.

Les décès maternels nous touchent toujours beaucoup et l’ensemble de l’hôpital aussi, il y a souvent des décés en pédiatrie ou en médecine adulte, mais rarement en maternité et quand ça arrive c’est une anomalie.
Par contre des décès anté-nataux ou post-nataux immédiat, ils sont fréquent, environ 1 par semaine et nous touchent moins que les adultes. Ils touchent la famille, les parents, nous aussi également, seulement moins  ceux des mères.

A part ces évènements tristes, nous avons chaque jour de belles naissances, avec de beaux bébés et des mères qui vont bien. Comme partout ce sont souvent les évènements tragiques qui nous marquent.
Une réussite aussi, une réussite d’équipe !
Un matin j’arrive à la maternité pour prendre mon service comme chaque matin, une femme avait été reçue vers 6h30, je regarde son dossier comme je fais souvent en arrivant, je vais voir la patiente et je la trouve très pâles. Je l’examine, elle était dilatée à 2 doigts (soit pas grand-chose surtout pour une femme qui avait déjà accouchée sept fois). Après mon toucher, elle se met à saigner et à perdre les eaux. Nous la perfusons, nous contrôlons son hémoglobine : 3g/dl, décidément c’est la période me dis-je.

Il faut biensûr faire une césarienne, mais elle commence à être en état de choc hypovolémique et nous avons des difficultés à trouver des donneurs de sang. Le médecin se décide à faire la césarienne, au fur et à mesure que le temps de passe de plus en plus de personnes de la famille de la patiente arrivent et je passe mon temps entre le bloc et le laboratoire d’un récupérer d’un côté l’enfant, qui était décédé d’un hématome rétro-placentaire (décollement du placenta, alors que l’enfant n’est pas né) et de l’autre accompagner la famille se faire grouper pour donner le sang en même temps que les chirurgiens opéraient. Au cours de l’opération, elle a chuté sa tension à 7/0 (la normale est 12/7 environ). Nous avons eut peur et la famille aussi, mais aujourd’hui elle va beaucoup mieux après trois poches de sang transfusée.
Nous sommes très contents de notre prise en charge et du bon rétablissement de cette femme.

Dans mon quotidien personnel, a vie est beaucoup régis par l’hôpital. Mes temps de repos sont le midi entre 13h et 15h30, temps pendant lequel je déjeune et je dors, car en ce temps de grande chaleur, mon corps a besoin de récupérer de l’énergie qu’elle dépense à essayer de se refroidir et de ne pas se dessécher. Puis je finis à 17h30, temps pendant lequel je me repose, je prépare à manger, ce qui peu facilement prendre une heure, car rien n’est à réchauffer ici, tout est frais.
Et à 21h je rejoins Morphée après ma deuxième ou troisième douche de la journée. Certains soirs cependant je profite du bon temps avec des amis pour « aller prendre un jus », où manger du poisson chez « la mère » personnage très marrant, ceux qui viendront me rendre visite auront le plaisir de la rencontrer.
Le week-end, qui dure un jour et demie, j’aime souvent ne rien faire ! Mais j’essaie quand même d’en profiter pour me balader en brousse avec des amis, comme Bigé, il y a 15 jours (photos à la fin), petit village Mboko très jolie. Ou alors je vais me faire tresser ou récupérer des habits chez la couturière.
Des activités du quotidien.
Pour les grands week-ends fériés, je quitte Tokombéré pour quelques site touristique de la région, comme à Pâque « les gorges de Kolas » (photos ci-après), ce qui est une bouffée d’air frais (enfin en réalité une bouffée d’air chaud !), d’être un peu loin de la maternité et des appels possibles à tous moments.

Au niveau nourriture, les tomates se font de plus en plus rares et nous ne trouvons plus de patates douces. Les repas se composent de riz, de spaghettis, d’ignames, accompagné d’une sauce à bases d’oignons, de tomates fraiches ou en sachet et de tout ce qui peut agrémenter, sans oublier le poisson et la viande.
Nous en pleine période des mangues, nous en mangeons à chaque repas et je me suis même lancée dans la compote, que je congèle pour plus tard. Elles sont très bonne (rien à voir avec celles que l’on trouve en France), elles sont un mélange de sucré et d’acide. Ici les gens mangent même la peau, mais ça je ne m’y suis pas encore mise.
Pour finir nous avons eu un gros orage. lundi dernier, avec une grande averses, ce qui nous à fait beaucoup de bien, mais la chaleur reste toujours, ainsi que la sécheresse. Pour l’instant je crois que l’eau ne manque pas.



Nouvelle maternité:





 



Gorges de Kolas:


  

  

 

2 commentaires:

  1. Aaaaah j'ai hâte !!!!! Plein de mangues ça va être cool en plus :)

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  2. Merci pour l'article et surtout les informations récentes.

    Je t'embrasse fort.

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