dimanche 10 juin 2012

Début du mois de Juin ou la saison des pluies.


Et voilà, nous entrons dans la saison des pluies. Comment je le sais ? Nous avons eut une grosses tempête le mercredi de la semaine passé et depuis en seulement 5 accouchement, car toutes les femmes sont aux champs pour semer et pas question de quitter trop longtemps la maison, donc on accouche à la case.

Je le sais aussi, car lors de la tempête pleins de pédiluves se sont formés sur le sol et toute la poussière contenue dans l’air c’est posées sur les meubles et sur le sol, le nettoyage fut de rigueur.
Depuis la poussière tombe moins, le sable est plus humide, mais le sol a vite séché. Les mayo sont toujours vide.
Même si la pluie est arrivée, la chaleur reste présente, mais elle est variable et nous profitons de plus en plus de journées de fraîcheur.
Tout le monde est allé semer (photo ci-après).

Début Juin c’est aussi la fin de l’année scolaire (puisqu’il faut aller semer), le bac s’est déroulé la semaine dernière, le BEPC : Brevet d’Etude du Premier Cycle (brevet des collèges pour nous)cette semaine,  et pour finir le probatoire : examen de fin de première, qui n’existe pas chez nous, cet examen est obligatoire pour passer le bac et faire des études supérieures.

En fin de CM2, les élèves passent le CEP : Certificat d’Etude Primaire, qui a disparu chez nous, mais est encore d’actualité ici. Il n’est pas obligatoire pour passer en 6ème donc certains élèves de 6ème n’ont pas le CEP. Par contre pour passer en 6ème, il y a un examen organisé par les collèges et les lycées, que les élèves doivent réussir pour garantir leur place.
Mai-Juin se sont aussi les premiers de vacances pour le personnel de l’hôpital. A l’hôpital on peut prendre ses vacances de Mai à Octobre. Ainsi à la maternité, chacun sont tour prend un mois de vacances, ce qui réduit l’effectif, mais nous arrivons à bien la faire tourner. Par contre quand quelqu’un est malade cela devient compliqué.

Pousse de mil


Il y a même de l'herbe

Des fleurs devant chez moi
Voici pour les dernières nouvelles. Je vous montrerais des photos des semences.



lundi 4 juin 2012

le 20 mai



Voici la série de jours fériés du mois de mai, qui finit en beauté avec le 20 mai, fête nationale du Cameroun.

Un peu d’histoire pour commencer.
Non, le Cameroun n’avait pas de prison de la Bastille à se faire prendre, le 20 mai correspond au 20 mai 1972: jour de la réunification du Cameroun. 

          Le Cameroun a été une colonie allemande en premier lieu, après la défaite de l’Allemagne lors de la première guerre mondiale, toutes ses colonies ont été redistribuées entre les pays vainqueurs, ainsi le Cameroun fut partagé entre la France et l’Angleterre, qui se vit attribué le sud-ouest du pays. Le Cameroun n’est alors plus une colonie officiellement, mais un protectorat.

Il faut attendre le 1er Janvier 1960, pour le pays acquiert son indépendance, avec comme premier président Amadou Ahidjo, qui resta jusqu’en 1982. L’indépendance ne signifie pas encore unité entre les deux parties du Cameroun, qui se voient attribuer chacun un premier ministre chacune. Dans un vœux de créer une unité nationale le président décide en 1972, de faire du Cameroun un pays unifié, c’est donc le 20 mai 1972, que le Cameroun devient ce qu’il est aujourd’hui.

Comme je vous l’avais expliqué au début de mon séjour ici, ce double protectorat Français-Anglais explique les deux langues officielles. Souvenez-vous de l’article sur le français-camerounais, il existe également l’anglais-camerounais, mais je ne pourrais pas vous en dire plus.

Revenons maintenant au 20 mai 2012 (vous aurez remarqué, que cette année nous fêtions les 40 ans de la réunification du Cameroun) :

Comme pour chaque fête, elle se prépare, ainsi la semaine précédent le jour J (un dimanche cette année) nous avons entendu les élèves du primaire et secondaire répéter le défilé, car quel serait un jour de fête nationale camerounais sans un défilé (d’ailleurs je trouve ça très marrant). Le vendredi 19, des groupes d’élèves se sont répartis dans la ville pour la rendre belle, ainsi à l’hôpital les élèves du collège Baba Simon sont venus ratisser le sol et enlever les bouts de plastiques.
Ce même vendredi, je me suis vu remettre deux invitations officielles émanant du sous-préfet, j’étais conviée à la tribune pour assister au défilé et à la soirée de gala données par M. le sous-préfet dans sa résidence, tenue correcte exigée ! Et oui maintenant je suis quelqu’un d’important…

J’oubliais de vous préciser que le 20 mai est également le jour de la remise des médailles du travail.
-          L’argent pour 10 ans de service
-          Le vermeille pour 15 ans de service
-          L’or pour 25 ans de service.
Cette année 13 membres de l’hôpital recevaient une médaille, dont un à la maternité pour 10 ans de service.


        Ainsi le dimanche matin à 7h45 me voilà partie direction la place des fêtes (qui est aussi la place du marché du mardi), car l’invitation était pour 8h et que le sous-préfet est TRES ponctuel. Je ne voulais donc pas être en retard, c’était sans compter que les services de la sous-préfecture avait invité les gens 1h avant l’heure donnée au sous-préfet pour que justement personne ne soit en retard.
J’ai donc attendu une heure à la tribune, heureusement pour moi, j’étais assise et protégée du soleil. La classe d’élève qui a chanté l’hymne nationale, a attendu 30 minutes sous un soleil ardent.
A la tribune les membres de la sous-préfecture nous plaçaient selon notre importance, ainsi nous avions les rangs des chefs de canton, de village : les lamidats comme on dit ici, le rang des responsables politique et celui des élites. Pour ma part j’étais au rang des élites.

Comme prévu le sous-préfet est arrivé à 9h pétante, il avait comme à chaque défilé la place d’honneur au premier rang entre son adjointe et le maire de Tokombéré (qui recevait ce jour là un médaille du mérite). Mais je vais trop vite en besogne et oubli de vous raconter l’arrivé du sous-préfet. Il est venu dans son 4x4 de chez lui, conduit par son chauffeur, seul dans la voiture (au retour une de ses femmes l’accompagnait), il était habillé en tenu de cérémonie (uniforme militaire). A son arrivé son adjointe et le commandant de brigade sont venus l’accueillir et avant de venir d’assoir, ils sont restés debout pour écouter l’hymne national :

« Ô Cameroun berceau de nos ancêtres,
Va debout et jaloux de ta liberté.
Comme un soleil ton drapeau fier doit être
Un symbole ardent de foi et d'unité.
Que tous tes enfants du nord au sud,
de l'est à l'ouest soient tout amour,
Te servir que ce soit leur seul but,
Pour remplir leurs devoirs toujours.

Refrain :
Chère patrie, terre chérie,
Tu es notre seul et vrai bonheur,
notre joie et notre vie, »

 


Après l’hymne se fut les remises de médailles (photos ci-après).

               Puis le défilé, pour cette fois je voulais être dans la tribune pour vraiment bien voir le défilé, je me suis dit que j’allais le filmer en entier, bien m’en ai pris 52 établissements scolaires ont défilé, de la maternelle jusqu’à collège et lycée. Vous pouvez imaginer que mon option caméra sur mon appareil photos n’a pas été suffisante (seulement 28 minutes), j’ai tout de même pris de belles vidéo et pleins de photos (ci-après).
Après les élèves, les adultes ont défilé : les partis politiques : le RDPC (le parti au pouvoir) et l’UNDP (de l’opposition) ; les GIC (Groupement d’Intérêt Commun) un peu comme des associations mais à but lucratif, le groupe des femmes de l’hôpital, les groupes de femmes en général…
Le tout a finit vers 12h, après cela nous sommes allés boire un jus au kirdi avec deux amis et là nous avons retrouvé le groupe des femmes de l’hôpital (entre autre car les jours de fête les bars sont pleins). Ce fut la première étape d’une longue après-midi de jus, poulet et autres victuailles. Car je vous rappelle 13 membres de l’hôpital avaient reçu une médaille ce matin là, chacun organisait une fête pour l’occasion. Pour ma part je me suis rendue à trois réceptions, dont celle de Tedefin, qui recevait la médaille d’or.

           La journée s’est finit chez M. Le sous-préfet pour la soirée de Gala. Rien à voir avec ce que nous pouvons imaginer en France. Ici de nombreuses chaises avaient été sorties pour l’occasion. Les personnalités importantes étaient reçues dans le salon de la maison, les gens de moyenne importance (moi entre autre) étaient reçus à la véranda et les autres devant la maison. Chaque a eut droit un bon repas, servis sous forme de buffet, préparé par les femmes des personnalités  (sous-préfet, maire, médecin…).

Ce soir là, j’ai bien dormi, le ventre bien rond. J’étais très contente d’avoir le lendemain pour me reposer et encore une fois le lendemain du jour férié était férié. Il s’avère essentiel quand on voit l’activité qu’engendre un jour férié au Cameroun.


les médaillés du jour

défilé des élèves de maternel


les élèves du collège Baba Simon

Le 1er mai


Comme promis, voici le récit du 1er mai.
Le premier mai, cette année tombait un mardi. Ici au Cameroun, quand un jour férié tombe un dimanche ou un mardi, le lundi est automatiquement férié (une grande qualité du Cameroun !).
Ce que je ne savais pas c’est le 1er mai est la journée internationale du travail. Comme souvent ici, les fêtes nationales ou internationales sont synonymes de défilé ! Et tout bon défilé se prépare. Pour se faire l’hôpital a édité des T-shirt à son nom et le groupe des femmes de l’hôpital (dont je fais parti), a acheté un pagne commun pour nous toutes (cf les photos ci-dessous).
Ainsi, le matin du 1er mai à 8h pétante (très à l’heure oui, j’ai même failli être en retard !), nous sommes tous montés dans les mini-bus direction MORA (chef-lieu du mayo-sava, notre département) pour le défilé. Sous un soleil de plomb toute l’équipe de l’hôpital (quasiment), vêtue d’un beau T-shirt jaune est en route.

A MORA à la place de fête, le protocole habituel est de mise, la tribune est pleine de chaises et tous le monde se lève pour l’arrivé du délégué du travail et du préfet du Mayo-sava.
Puis toutes les entreprises qui défilent (seules les entreprises privées défilent), se placent devant la tribune pour chanter l’hymne national. D’ailleurs bel hymne !
Après nous allons nous placer au bout de la piste pour préparer le défilé. Là c’était un peu le cafouillage, nous ne savions pas qui devait passer quand, nous nous sommes placés sous une chaleur ardente et les autres nous dépassaient parce que c’était à eux. Pour finir nous avons défilé à la fin et avons obtenu le troisième prix et oui c’était bel et bien un concours.

A la suite du défilé, nous sommes remontés dans les bus pour allons manger et faire la fête dans un ancien bar de Mora. Au menu, viande (mouton je crois) et beignets préparés le matin même par Tedéfin (une traductrice du dispensaire) les meilleurs beignets de la région. Après avoir bien mangé et bien bu nous avons tous dansé. C’était vraiment une bonne journée.

Prochain rendez-vous le 20 mai pour la fête nationale.