Voici la série de jours fériés du
mois de mai, qui finit en beauté avec le 20 mai, fête nationale du Cameroun.
Un peu d’histoire pour commencer.
Non, le Cameroun n’avait pas de
prison de la Bastille à se faire prendre, le 20 mai correspond au 20 mai 1972:
jour de la réunification du Cameroun.
Le Cameroun a été une colonie allemande
en premier lieu, après la défaite de l’Allemagne lors de la première guerre
mondiale, toutes ses colonies ont été redistribuées entre les pays vainqueurs,
ainsi le Cameroun fut partagé entre la France et l’Angleterre, qui se vit
attribué le sud-ouest du pays. Le Cameroun n’est alors plus une colonie
officiellement, mais un protectorat.
Il faut attendre le 1er
Janvier 1960, pour le pays acquiert son indépendance, avec comme premier
président Amadou Ahidjo, qui resta jusqu’en 1982. L’indépendance ne signifie
pas encore unité entre les deux parties du Cameroun, qui se voient attribuer
chacun un premier ministre chacune. Dans un vœux de créer une unité nationale le
président décide en 1972, de faire du Cameroun un pays unifié, c’est donc
le 20 mai 1972, que le Cameroun devient ce qu’il est aujourd’hui.
Comme je vous l’avais expliqué au
début de mon séjour ici, ce double
protectorat Français-Anglais explique les deux langues officielles.
Souvenez-vous de l’article sur le français-camerounais, il existe également
l’anglais-camerounais, mais je ne pourrais pas vous en dire plus.
Revenons maintenant au 20 mai
2012 (vous aurez remarqué, que cette année nous fêtions les 40 ans de la
réunification du Cameroun) :
Comme pour chaque fête, elle se
prépare, ainsi la semaine précédent le jour J (un dimanche cette année) nous
avons entendu les élèves du primaire et secondaire répéter le défilé, car quel
serait un jour de fête nationale camerounais sans un défilé (d’ailleurs je
trouve ça très marrant). Le vendredi 19, des groupes d’élèves se sont répartis
dans la ville pour la rendre belle, ainsi à l’hôpital les élèves du
collège Baba Simon sont venus ratisser le sol et enlever les bouts de
plastiques.
Ce même vendredi, je me suis vu remettre deux invitations officielles émanant du
sous-préfet, j’étais conviée à la tribune pour assister au défilé
et à la soirée de gala données par M. le sous-préfet dans sa résidence, tenue correcte
exigée ! Et oui maintenant je suis quelqu’un d’important…
J’oubliais de vous préciser que
le 20 mai est également le jour de la remise des médailles du travail.
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L’argent pour 10 ans de service
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Le vermeille pour 15 ans de service
-
L’or pour 25 ans de service.
Cette année 13 membres de
l’hôpital recevaient une médaille, dont un à la maternité pour 10 ans de service.
Ainsi le dimanche matin à 7h45 me
voilà partie direction la place des fêtes (qui est aussi la place du marché du
mardi), car l’invitation était pour 8h et que le sous-préfet est TRES ponctuel.
Je ne voulais donc pas être en retard, c’était sans compter que les services de
la sous-préfecture avait invité les gens 1h avant l’heure donnée au sous-préfet
pour que justement personne ne soit en retard.
J’ai donc attendu une heure à la
tribune, heureusement pour moi, j’étais assise et protégée du soleil. La classe
d’élève qui a chanté l’hymne nationale, a attendu 30 minutes sous un soleil
ardent.
A la tribune les membres de la
sous-préfecture nous plaçaient selon notre importance, ainsi nous avions les
rangs des chefs de canton, de village : les lamidats comme on dit ici, le
rang des responsables politique et celui des élites. Pour ma part j’étais au
rang des élites.
Comme prévu le sous-préfet est arrivé
à 9h pétante, il avait comme à chaque défilé la place d’honneur au premier rang
entre son adjointe et le maire de Tokombéré (qui recevait ce jour là un
médaille du mérite). Mais je vais trop vite en besogne et oubli de vous
raconter l’arrivé du sous-préfet. Il est venu dans son 4x4 de chez lui, conduit
par son chauffeur, seul dans la voiture (au retour une de ses femmes
l’accompagnait), il était habillé en tenu de cérémonie (uniforme militaire). A
son arrivé son adjointe et le commandant de brigade sont venus l’accueillir et
avant de venir d’assoir, ils sont restés debout pour écouter l’hymne
national :
« Ô Cameroun berceau de nos ancêtres,
Va debout et jaloux de ta liberté.
Comme un soleil ton drapeau fier doit être
Un symbole ardent de foi et d'unité.
Que tous tes enfants du nord au sud,
de l'est à l'ouest soient tout amour,
Te servir que ce soit leur seul but,
Pour remplir leurs devoirs toujours.
Refrain :
Chère patrie, terre chérie,
Tu es notre seul et vrai bonheur,
notre joie et notre vie, »
Après l’hymne se fut les remises
de médailles (photos ci-après).
Puis le défilé, pour cette fois
je voulais être dans la tribune pour vraiment bien voir le défilé, je me suis
dit que j’allais le filmer en entier, bien m’en ai pris 52 établissements
scolaires ont défilé, de la maternelle jusqu’à collège et lycée. Vous pouvez
imaginer que mon option caméra sur mon appareil photos n’a pas été suffisante
(seulement 28 minutes), j’ai tout de même pris de belles vidéo et pleins de
photos (ci-après).
Après les élèves, les adultes ont
défilé : les partis politiques : le RDPC (le parti au pouvoir) et
l’UNDP (de l’opposition) ; les GIC (Groupement d’Intérêt Commun) un peu
comme des associations mais à but lucratif, le groupe des femmes de l’hôpital, les
groupes de femmes en général…
Le tout a finit vers 12h, après
cela nous sommes allés boire un jus au kirdi avec deux amis et là nous
avons retrouvé le groupe des femmes de l’hôpital (entre autre car les jours de
fête les bars sont pleins). Ce fut la première étape d’une longue après-midi de
jus, poulet et autres victuailles. Car je vous rappelle 13 membres de l’hôpital
avaient reçu une médaille ce matin là, chacun organisait une fête pour
l’occasion. Pour ma part je me suis rendue à trois réceptions, dont celle de
Tedefin, qui recevait la médaille d’or.
La journée s’est finit chez M. Le
sous-préfet pour la soirée de Gala. Rien à voir avec ce que nous pouvons
imaginer en France. Ici de nombreuses chaises avaient été sorties pour
l’occasion. Les personnalités importantes étaient reçues dans le salon de la
maison, les gens de moyenne importance (moi entre autre) étaient reçus à la
véranda et les autres devant la maison. Chaque a eut droit un bon repas, servis
sous forme de buffet, préparé par les femmes des personnalités (sous-préfet, maire, médecin…).
Ce soir là, j’ai bien dormi, le
ventre bien rond. J’étais très contente d’avoir le lendemain pour me reposer et
encore une fois le lendemain du jour férié était
férié. Il
s’avère essentiel quand on voit l’activité qu’engendre un jour férié au
Cameroun.
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les médaillés du jour |
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défilé des élèves de maternel |
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les élèves du collège Baba Simon |