samedi 14 janvier 2012

Les fêtes à Tokombéré.




Comme tout est nouveau dans ma vie depuis 3 mois, il est naturel que Noël et le nouvel an soit une nouvelle expérience également.

Je vais donc raconter comment se sont déroulés noël et le nouvel an pour moi, il ne faut pas le généralisé à l'ensemble de la population, car vous allez le voir j'ai très peu été dans les familles.

Noël : c'est une fête exclusivement chrétienne, ainsi à la différence de la France ce n'est fêté que par une partie de la population, car comme vous l'aurez compris les musulmans ne fêtent pas Noël. Ce qui a pour conséquence que l'ambiance de Noël se ressent, mais de façon plus atténuée qu'en France. Ici pas de décoration dans les rues, ni dans les maisons. Seules les personnes les plus riches achètent des sapins en plastique qu'ils décorent et mettent quelques décorations dans leur salon. J'ai commencé à sentir que Noël approchait environ une semaine avant, car les enfants ont débuté leur congés, donc finit les cris le midi à la sortie des classes, finit les collégiens en uniforme, qui vont à Baba Simon ou au Lycée à vélo ou à pied. Nous entendions dans le village des tambours, des chants à la tombée de la nuit et les enfants de chœur, qui répétaient à l'aire de prière. Les gens autour de moi (à dominante catholique puisque je travaille dans un hôpital catholique), commençaient à parler de la fête et des préparatifs, les femmes discutaient des nouveaux pagnes qu'elles voulaient que leur mari leur achètent, les parents commençaient à réfléchir pour acheter de la viande pour les enfants.

De mon côté, je n'avais pas grand chose de prévu, jusqu'à ce que Kaïda m'annonce qu'il ne rentrait pas dans sa famille pour noël, qu'il resterait donc à Tokombéré. Nous avons ainsi décidé de fêter noël ensemble et d'y inviter nos amis. Nous avons donc imaginé un repas de fête. Kaïda m'avait proposé que nous fassions un repas à la française, mais après lui avoir décrit nos repas de noël (saumon fumé, foie gras, dinde, marrons, bûche...) nous nous sommes rabattus sur l'option africaine. Ainsi le jeudi avant noël nous avons passé l'après-midi avec Mariame et Kaïda à sillonner les rues de Maroua en vue de faire nos courses de noël. Au menu : Igname, Bananes plantins, Poissons, Sauces à la viande , Salade composée, pomme de terre fris. Nous avions prévu d'être six, au plus fort de la soirée nous étions peut-être 15, c'est ça ici, on sait à combien on commence, on ne sait pas à combien on finit.
Ce fut une soirée très agréable, avec beaucoup de rires comme toujours ici.
Pour ceux qui ce le demande, il n'est pas habituel d'offrir des cadeaux, donc un repas convivial avec les amis.
Le lendemain, nous (les deux médecins, l'un des internes et moi) étions invités à déjeuner chez le médecin du district, un beau repas partagé, dont les discussions tournaient beaucoup autour de la politique camerounaise et internationale, comme très souvent dans les rencontres entre amis ici.

Une semaine après, arrivait le nouvel an, pour ma part j'étais un peu fatigué des 5h de préparation culinaire, qu'avait demandé le repas de noël, j'avais donc envi d'un simple repas tranquille. Ainsi nous avons fait des patates douces à l'eau, des spaghettis et une sauce à la tomate pour accompagner le tout. Nous étions 5 convives : les deux médecins, les deux internes et moi. Passé 22h nous n'avons pas grand chose à faire et alors que nous étions dans la maison d'accueil à regarder la soirée spéciale nouvel an de la CRTV (chaîne de télévision nationale), Njiro (le responsable administratif de l'hôpital) est venu nous chercher, pour nous emmener au Kirdi ( l'un des Bar de la ville), où une fête était organisée, avec une partie des membres de l'hôpital. Pour laquelle une chèvre avait été égorgée. J'ai beaucoup apprécier de les voir en fête et en joie. Nous sommes arrivées au Kirdi vers 00h30 et vers 1h du matin, nous avons vu arriver en grande joie, les femmes qui avaient participé à l'ascension de la colline Baba Simon, qu'avait organisé le Père Bernard à l'occasion de la nouvel année.

Le lendemain matin, comme la tradition le veut, les enfant du village ont fait le tour du quartier pour fêter la bonne année et réclamer les bonbons que les gens avaient prévu pour eux. D'ailleurs tout le monde fait le tour de ces ais pour souhaiter la bonne année.

Les fêtes à Tokombéré pour moi se sont passées dans le simplicité et la bonne humeur.